Jounal de bord
Voici
le journal de bord de notre trek. Il est destiné à ceux qui veulent des détails
techniques (difficultés, nourriture, camps, étapes) et des informations
diverses sur le parcours à effectuer. Excusez les digressions, mais c’est
parfois difficile de résumer cette fabuleuse aventure à une succession de lieux
et de dates…
Notre
rythme de marche se déroulait de manière général comme suit : levés tôt le
matin, on prenait un bon petit-déjeuner avant de marcher environ
Sans
entrer dans des considérations politico-éthico-pipologiques, nul besoin
d’un guide pour vous indiquer la route à prendre. Nous n’avons rencontré aucune
difficulté technique mis à part quelques passages
vertigineux. Le parcours n’est pas compliqué, il est très difficile de se
perdre et les Ladakhis que vous rencontrerez sur votre chemin se feront un
plaisir de vous aider en cas de besoin !
Paris-Delhi-Leh-Lamayuru
Partis
à quatre de Paris vendredi 8 juillet à
Arrivés
à Connaught Place une heure plus tard, nous marchons jusqu’à Main Bazar, à
l’hôtel Namaskar pour être plus précis, où nous avons rdv avec Yann qui y loge
depuis deux jours. La chaleur est écrasante et nous arrivons en nage à
l’hôtel... Après quelques palabres (on prend vite l’habitude !), nous négocions
avec le gérant pour qu’il garde nos sacs à dos jusqu’au soir.
On
casse la croûte à la German Bakery de
l’Ajay Guest House (nourriture pas franchement typique mais j’aime bien
l’ambiance « route »), avant d’aller retrouver notre 7e et dernier compagnon,
Milind, l’Indien de la bande. Quelques visites touristiques et beaucoup d’eau
minérale plus tard, nous nous rendons en auto-rickshaw à l’aéroport national de
Delhi. Là-bas, on fait comme tout le monde : on tente de grappiller quelques
heures de sommeil en attendant notre vol au petit matin. On apprend d’ailleurs
que tous les vols Delhi-Leh des trois derniers jours ont été annulés pour cause
de mauvais temps, gloups ! Du coup, c’est l’bordel à l’enregistrement, les
malheureux passagers veulent également une place, et on est décalés sur le vol
de
Arrivé
vers
Lamayuru-Padum
Lamayuru
est un tout petit village : mini tea-shop sur le bord de la route et quelques
dizaines de maisons, mais un monastère très chouette. Possibilité également de
trouver chevaux et guides de dernière minute dans ce village. On a commencé le
trek trop rapidement (2 jours d’acclimatation), donc avec des problèmes de
manque d’oxygène. Il faut vraiment prévoir mini 3 jours pour s’y adapter !
Une
Ladakhi très gentille est venue à notre rencontre à la descente du 4x4 nous
proposer trois chambres parfaites à 50Rps/ch. Notre dernière douche est
savourée… Pendant ce temps notre hôtesse nous a préparé un excellent dîner
(riz, dal, chapatis et vegetables) et nous promet un petit déj non moins
somptueux (chapatis + vegetables), il va falloir s’habituer ! La soirée se
déroule dans la bonne humeur et en musique : nous nous laissons tenter par
une danse effrénée dans la salle principale…
Goodbye
la civilisation, on part le mardi matin ; passage par Wanla au bout de trois
heures de marche (tea-shops et campement possible, monastère qu’on n’a pas visité
mais très beau il parait). Tellement contents de commencer à marcher, on
continue sur notre lancée en se rendant à Phanjila. Shops et Guest Houses. On
ne s’attarde pas et on passe dans des gorges absolument superbes, mais qui nous
offre des obstacles supplémentaires (la route vient de s’effondrer, donc le
passage est devenu très délicat).
Première
nuit dans un campement magnifique au milieu des gorges
Réveil
à
Départ
le lendemain (jeudi) pour une toute petite journée qui nous reposera des deux
premières difficiles. Rude montée au Sirsir La (4800m) toujours à cause de
l’altitude, puis redescente pour Photoksur, petit village en retrait du
sentier. Un « syndicat » de villageois fixe le prix des chambres à
700 Rps pour de véritables souricières, mais, après de longs palabres, un
Ladhaki très sympa (le propriétaire du shop du village) nous propose 12m² pour
200Rps si on paie le dîner et le petit déj. 12m² pour 7 avec des sacs
gigantesques, c’est tout petit, mais quand on est fatigué, on dort ! Ce fut une
expérience vraiment marrante, mais bon, c’est vrai que pour le confort, il vaut
mieux choisir l’aire de campement située en contrebas du village au bord de
l’eau (tea tent très sommaire).
Par chance, l’après
Entre
temps, le réchaud ne marche plus et on panique bien pour la nourriture parce
que les premières tea-tent rencontrées n’ont pas été
très fournies. L’inconfort, la faim et la fatigue du moment nous confrontent à
un nouveau problème : la remise en cause du trek. Classique au bout de trois
jours de marche difficiles (pluie, oxygène, faim, etc...), chacun se demande
s’il faut continuer de cette manière ou non. C’est le jour où il ne faut
surtout pas craquer ! Après trois jours, de marche, l’organisme commence enfin
à être prêt et l’équipe est enfin rodée. Il ne faut donc pas abandonner
maintenant ! C’est là où l’esprit d’équipe a un rôle
fondamental, et ça marche ! On demande à notre maître de maison de préparer du
riz froid et des chapatisqu’on pourra consommer le lendemain
Vendredi
est le jour de la libération : le corps supporte mieux l’oxygène, le réchaud
refonctionne, tout le monde est de bonne humeur et surtout le
Samedi
matin, passage par le Sengi La (5050m) sans trop de difficulté. Premières
rencontres avec la neige, on se dit qu’on a bien fait de partir bien
chaussés... Ce jour-là, on passe quand même trois cols importants (Sengi La,
Kiupa La et Margun La), mais l’arrivée à Lingshed est superbe (une seule tea
tent sur le chemin environ
La
tea-tent à l’entrée du village nous émerveille : omelettes, abricots secs en
plus du classique riz-dal-vegetables et même... du pain ! Et délicieux en plus,
avec un petit cuisinier sympa et remarquable ! Je crois que cet arrêt marque en
gros la fin de nos problèmes de nourriture de l’ensemble du trek. Maintenant,
on commence à savoir par habitude à quoi s’attendre dans chaque village et
c’est cool que ce ne soit plus un souci ! Deux d’entre nous partent chercher un
logement pour la nuit. On tombe sur un moine nous menant au monastère dans la
salle où tous les moines vont dîner. On souhaite nous offrir le dîner qu’on
refuse (on va quand même pas leur retirer le pain de la bouche !) mais on nous
offre un thé si parfumé qu’on aurait eu tort de refuser... Pour 200 Rps, on
s’entasse dans la salle de classe du village pour la nuit, collée à la
tea-tent.
Dimanche
au petit matin, visite (plus complète que la veille) du monastère de Lingshed,
très joli. La journée est superbe malgré la rude ascension du Hanuma La (
Lundi,
on change encore de vallée pour rejoindre une zone beaucoup plus dégagée : la
vallée du Zanskar. Arrivée à Hanumil, 2 tea-tents (la classe !) et camps
parfaits, mais remplis de groupes... on ne peut pas tout avoir ! Plus de difficulté
particulière à partir de maintenant jusqu’à Padum, puisqu’on se rapproche
significativement de la civilisation.
Mardi
se passe sans problème, on passe par un village musulman où on se croirait dans
le désert… surprenant ! On dort à Pishu, à côté d’une tea-tent bien fournie
(c’est le premier village du trek accessible par la route) où on s’autorise des
bidis, les fameuses cigarettes indiennes…
On
nous a averti du passage d’un bus à
Padum-Darcha
Jeudi,
la jeep réservée nous mène à Reru où Astrid, Marie, Yann et Alex reprennent le
trek. Le décor est somptueux et encore une fois très différent de ce qu’on a pu
voir auparavant. Le chemin est nettement plus roulant. Le
Vendredi,
c’est le dilemme : passe-t-on par le monastère de Phuktal ? La tentation est
énorme, mais malheureusement, notre voyage n’est que de trois semaines et on
espère bien visiter quelques villes indiennes plus au sud avant de rejoindre la
France. En outre, nous savons que c’est le lieu le plus visité du trek et vu le
nombre de groupes que l’on croise depuis notre départ de Padum, on n’ose pas
imaginer les bousculades dans le monastère. On zappe donc cette étape ce qui
nous offre une journée de rab’ sur le planning. Ce sera aussi l’occasion de
revenir pour le découvrir ! La journée est magnifique : le sentier passe par de
petits villages en bord de torrent où les Ladakhis sont adorables. Lunch à la
tea tent de Tangzen (très bien achalandée) et notre journée s’achève à Kargyak
où un moine bouddhiste en vacances nous propose une chambre pour 200Rps.
Il nous présente également un Ladakhi du village
intéressé pour nous faire à manger (succulent encore
une fois…). Il fait frais ce jour-là et on est contents de ne pas avoir lésiné
sur les vêtements chauds.
Samedi, on entame
l’ascension vers le Shingo La qui est le point culminant de notre trek, et ce
depuis Lamayuru. Mais la journée est facile, car la montée est très
progressive. On passe la matinée les yeux rivés sur une montagne sublime vers
laquelle on se dirige, superbe dent vertigineuse surgissant du sol.
Déjeuner à la tea tent de Lakang Sumdo puis, après
une courte montée, installation au camp de base du Shingo La. Il y a au moins
trois groupes sur le camp, donc c’est un peu le bordel.
On
arrive très tôt et on se couche très tôt (19h) puisque le lendemain, c’est la
montée au Shingo La (5100m) et qu’on a décidé de se lever à
Partir de nuit est une expérience
formidable. Nous voilà quatre trekkeurs, lampe torche au front dans la neige du
Shingo La. Difficile de suivre un chemin en pleine nuit et en plein brouillard
quand on n’a pas de guide. On a un peu peur de se perdre mais le chemin est
bien tracé.
On dépasse un scout américain et son guide
(hallucination collective ?) qui ont eu la même idée que nous de partir au
plus tôt. Malheureusement, il souffre du mal d’altitude car lui ne vit pas à
Lundi, on se lève à
Darcha-Manali-…-Delhi
Darcha est une ville de passage. Située
sur le seul axe Leh-Manali, elle sert de halte déjeuner ou d’hôtel pour bus,
camions et taxis. Une rue principale bourrée de shops et petits restos, mais
c’est vraiment sans intérêt (limite glauque). Possibilité de dormir dans ces
restos. Sans bus à Darcha (l’unique bus quotidien part tôt le matin en fait),
on galère pas mal pour trouver une jeep vide allant à Manali, mais après 50
refus, on en trouve une (ouf, l’idée de passer une nuit à Darcha ne nous
enchantait pas vraiment !).